Bactéries dans l’eau du robinet : faut-il s’inquiéter ?

Parmi les micro-organismes qui peuvent contaminer notre eau du robinet, nous avons décidé pour cet article de nous arrêter plus particulièrement sur les bactéries. En effet, bien que l’eau potable en France soit globalement de bonne qualité, des épisodes ponctuels de contamination rappellent que la vigilance est de mise. Mais quelles sont ces bactéries, comment arrivent-elles dans notre verre d’eau, quels sont les risques pour la santé, et surtout, que faire pour les éviter ?
Quelles bactéries peuvent se trouver dans l’eau du robinet et leurs effets sur la santé ?
Commençons par les principales coupables identifiées :
- Escherichia coli (E. coli) : bactérie que l’on retrouve naturellement dans les intestins des animaux et des humains, elle peut donc se retrouver dans les excréments. Sa présence dans l’eau indique une contamination récente et directe. Effets sur la santé : Sa présence peut entraîner des troubles gastro-intestinaux.
- Legionella : les bactéries de cette catégorie (les légionelles) aiment les environnements chauds et peuvent proliférer dans les réseaux d’eau chaude sanitaire mal entretenus. Effets sur la santé : Elles peuvent provoquer la légionellose, une infection pulmonaire sérieuse.
- Pseudomonas aeruginosa : elle peut apparaître dans les réseaux d’eau mal désinfectés ou stagnants. Effets sur la santé : bactérie opportuniste fréquemment impliquée dans des infections nosocomiales, en particulier chez les personnes immunodéprimées ou hospitalisées. Elle peut provoquer des infections cutanées, urinaires et respiratoires
- Entérocoques : Autres indicateurs de contamination fécale, leur détection signale une possible pollution de l’eau. Effets sur la santé : Inoffensives chez les personnes en bonne santé. Elles peuvent cependant devenir pathogènes dans certaines conditions, notamment chez les individus immunodéprimés ou hospitalisés.
S’il est important de noter que la présence de ces bactéries dans l’eau du robinet est rare, dans le cas contraire, leur dangerosité dépendra bien entendu de leur concentration dans l’eau. Dans tous les cas, leur présence est un signe qu’il faut prendre au sérieux.
Quels sont les taux maximums autorisés de bactéries dans l’eau du robinet ?
En France, les services de traitement de l’eau mettent en place des processus rigoureux pour éliminer les bactéries, garantissant ainsi une eau potable conforme aux normes sanitaires. Ce traitement commence par une filtration mécanique, destinée à retenir les particules et certains micro-organismes. Ensuite, des techniques avancées comme la chloration, l’ozonation ou l’utilisation de rayons ultraviolets neutralisent les bactéries en détruisant leur ADN ou leurs membranes cellulaires.
Et on ne plaisante pas avec ce sujet ! En effet, la qualité microbiologique de l’eau potable est strictement encadrée par la réglementation et doit répondre aux seuils suivant (exemple pour les principales bactéries déjà mentionnées) :
- Escherichia coli (E. coli) : absence totale dans 250 mL d’eau.
- Legionella : La concentration en légionelles ne doit pas dépasser 1 000 unités formant colonie par litre (UFC/L) au niveau des points d’usage d’eau d’usage accessible au public.
- Pseudomonas aeruginosa : absence requise dans 250 ml d’eau
- Entérocoques : absence totale dans 250 mL d’eau.
Ces critères garantissent que l’eau du robinet est exempte par exemple de contamination fécale récente, assurant ainsi sa potabilité.
Le chlore est efficace ? Oui, mais…
La chloration, largement utilisée en France, est une méthode efficace pour désinfecter l’eau et éliminer les bactéries. Cependant, ce procédé présente un revers de la médaille : il peut altérer le goût et l’odeur de l’eau, rendant celle du robinet parfois désagréable pour les consommateurs.
Ces désagréments, bien que sans danger pour la santé, poussent de nombreux foyers à, au mieux, chercher des solutions pour améliorer la qualité perçue de leur eau, au pire à acheter des bouteilles d’eau en plastique. Rappelons que l’eau en bouteille plastique coûte en moyenne 100 fois plus cher que l’eau du robinet, représente un véritable désastre écologique et contient de surcroit des microplastiques et même des nanoplastiques. N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Des solutions pour éliminer le chlore existent
C’est ici que des dispositifs comme le purificateur d’eau LAVIE trouvent leur utilité. En utilisant des technologies avancées, ce type de système permet de neutraliser les odeurs et le goût de chlore tout en conservant les minéraux essentiels à une hydratation optimale. Cela offre une alternative à la fois écologique, simple et efficace pour ceux qui souhaitent une eau de qualité supérieure à domicile.
Mais revenons au sujet principal : comment retrouve-t-on encore des bactéries si celle-ci sont pratiquement toutes éliminées par les services de traitement de l’eau ?
Comment les bactéries arrivent-elles dans l’eau du robinet ?
Si ces petites bêtes peuvent passer à travers les (petites) mailles du filet, cela peut être dû à plusieurs facteurs :
- Réseaux de distribution vieillissants : Les fuites dans les canalisations anciennes ou mal entretenues peuvent introduire non seulement E. coli, mais aussi d’autres bactéries comme Pseudomonas aeruginosa ou des coliformes totaux.
- Travaux ou intempéries : Les perturbations du réseau d’eau, comme des réparations ou des inondations, peuvent ouvrir la porte à une contamination par une variété de bactéries pathogènes.
- Réservoirs ou installations privées mal entretenues : Les bactéries telles que les légionelles, qui aiment les environnements chauds, prolifèrent dans des systèmes d’eau stagnants ou insuffisamment nettoyés.
- Problèmes au niveau de la source ou du traitement : Bien que rares, des erreurs ou des pannes dans le processus de traitement de l’eau peuvent laisser passer des bactéries.
- Conditions spécifiques de survie : Certaines bactéries, comme Pseudomonas, sont particulièrement résistantes aux désinfectants comme le chlore, ce qui leur permet de subsister même dans des systèmes bien traités.
Comment savoir si l’eau du robinet est contaminée par des bactéries ?
Voici quelques étapes simples pour vérifier la qualité bactériologique de votre eau :
- Consultez les rapports de qualité de l’eau : publiés par votre commune, ils offrent une vue d’ensemble sur les contrôles réguliers effectués.
(Pour en savoir davantage, lisez notre article Qualité de l’eau du robinet en France : on vous dit tout ce que vous devez savoir) Utilisez des tests bactériologiques à domicile : disponibles dans le commerce, ces kits permettent une vérification rapide, bien qu’approximative.
Faites analyser un échantillon dans un laboratoire : cette méthode est la plus fiable pour détecter la présence de micro-organismes.
Enfin, des indices comme une odeur suspecte ou des troubles digestifs récurrents peuvent être des signaux d’alerte.
Comment éliminer les bactéries de l’eau du robinet ?
Tout d’abord, si vous êtes face à une contamination bactérienne avérée, les mesures immédiates sont de :
- Faire bouillir l’eau pendant au moins 1 minute avant de la consommer.
- Nettoyer les canalisations, robinetteries et chauffe-eau.
Sur le long terme, vous pouvez vous tourner vers les purificateurs et filtres à eau pour maison qui existe dans le commerce. Voici quelques dispositifs qui luttent contre les bactéries de l’eau du robinet :
- Filtres UV-A : ces dispositifs limitent la division bactérienne (reproduction par division) en modifiant leur ADN, mais n’altèrent pas la composition minérale de l’eau.
- Filtres céramiques : avec leurs pores ultra-fins, ils retiennent certains micro-organismes, mais demandent un entretien régulier.
- Chloration domestique : bien que très efficace, cette méthode va, comme nous l’avons abordée plus tôt, altérer le goût de l’eau.
- Osmoseurs (osmose inverse) : utilisent une membrane semi-perméable pour éliminer bactéries, virus et autres contaminants. De gros inconvénients existent avec ce système : consommation d’eau importante, installation coûteuse, coût énergétique et écologique. De plus, des bactéries peuvent coloniser leur reservoir ou les filtres en sortie de membrane d’osmose inverse
- Filtres à charbon actif : éliminent les bactéries, les odeurs et le goût de chlore, mais sont moins efficaces contre les bactéries persistantes. Pour en savoir plus : Le charbon actif pour filtrer l’eau du robinet : avantages, limites et alternatives efficaces
- Systèmes combinés : associent plusieurs technologies (comme Filtres à charbon actif et Filtre UV-A) pour une purification maximale, mais nécessitent un investissement initial un peu plus élevé.
- Distillateurs d’eau : chauffent l’eau pour tuer les bactéries avant de condenser la vapeur. Si la purification est maximale, la consommation d’énergie le sera également !
Enfin, qu’en est-il des carafes filtrantes, souvent présentées comme une solution simple et accessible ?
Les carafes filtrantes sous la loupe
Les carafes filtrantes, bien qu’attractives pour leur promesse d’une eau plus saine à moindre coût, présentent des limites importantes, notamment sur le plan bactériologique. Selon l’UFC Que Choisir et l’ANSES, ces dispositifs peuvent devenir de véritables “nids à bactéries” lorsqu’ils ne sont pas utilisés correctement. Ainsi, loin d’améliorer la qualité de l’eau, une mauvaise utilisation peut la compromettre davantage + lien
Par ailleurs, l’efficacité globale des carafes filtrantes est souvent jugée relative. Si elles permettent de réduire certaines impuretés, elles ne garantissent pas une protection totale contre les différents contaminants. Ce constat invite donc à une utilisation prudente et à privilégier des solutions plus fiables pour traiter l’eau à domicile.
Autres micro-organismes dans l’eau du robinet
Au-delà des bactéries, d’autres micro-organismes peuvent par ailleurs se retrouver dans l’eau du robinet. Ces organismes incluent :
- Les virus : tels que les norovirus, connus pour provoquer des gastro-entérites. Bien que leur présence dans l’eau potable soit rare, des contaminations ponctuelles peuvent survenir, notamment après des inondations.
- Les parasites : comme le Giardia ou le Cryptosporidium, qui sont résistants au chlore et peuvent causer des infections intestinales.
Ici également, ces micro-organismes sont souvent introduits dans les réseaux d’eau à la suite de contaminations environnementales ou d’un traitement inadéquat de l’eau brute. Leur détection nécessite des analyses spécifiques, et leur élimination repose sur des techniques avancées comme l’ultrafiltration ou l’ozonation.
Tableau récapitulatif des micro-organismes dans l'eau pouvant contaminer l’eau potable
Micro-organisme | Origine / Facteur de risque | Signes de présence | Effets sur la santé |
---|---|---|---|
Escherichia coli (E. coli) (bactérie) | Contamination fécale (humaine ou animale) | Odeur inhabituelle, troubles digestifs | Gastro-entérite (diarrhées, nausées), crampes abdominales |
Legionella (bactérie) | Eau chaude stagnante, chauffe-eau mal entretenu | Pas de signe visuel particulier (analyse spécifique nécessaire) |
Légionellose (infection respiratoire pouvant être grave) |
Pseudomonas aeruginosa (bactérie) | Réseaux d’eau mal désinfectés ou stagnants | Odeur ou goût désagréable | Infections cutanées, urinaires, respiratoires |
Coliformes totaux (bactérie) | Présence de matières organiques, réseaux anciens | Altération du goût ou de l’odeur de l’eau, (eau trouble) | En général inoffensifs (mais indicateurs de contamination possible) |
Salmonella (bactérie) | Eau contaminée par des matières fécales | Rare en France, symptômes gastro-intestinaux | Fièvre typhoïde, gastro-entérites graves |
Entérocoques (bactérie) | Infiltration d’eaux usées | Aucune manifestation directe (analyse en laboratoire) |
Infections intestinales et urinaires |
Giardia (parasite) | Eau brute insuffisamment traitée | Troubles digestifs (diarrhée, ballonnements) | Giardiase (infection intestinale) |
Cryptosporidium (parasite) | Eau contaminée, résistance élevée au chlore | Troubles digestifs persistants | Diarrhée sévère, risque accru pour les personnes immunodéprimées |
Norovirus (virus) | Contamination d’origine fécale ou environnementale | Épidémies localisées, symptômes digestifs aigus | Gastro-entérites aiguës (vomissements, diarrhées) |
Pour conclure, bien que la présence de bactéries dans l’eau du robinet soit contrôlée et rare, elle n’est pas à exclure. En adoptant des mesures préventives et en surveillant la qualité de votre eau, vous limitez les risques. Alors, restez vigilant pour profiter en toute sécurité de votre eau du robinet !
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